Balade à Leucate
Arrivé de l’orient tel une caravelle,
Le soleil au matin, de son disque brillant
Ravive les couleurs de la douce aquarelle
Des monts du Roussillon au rivage occitan.
Il arrive parfois qu’un air de tarentelle
Contrarie les échos d’un lamento gitan
Qui va noyer ses pleurs, sa ferveur passionnelle
Dans le bleu de la mer, du ciel et de l’étang.
Leucate aux reflets blancs comme une fustanelle,
Prise entre ciel et mer, tramontane et autan,
Sur son lido doré que le vent échevelle
Accueille nos corps nus sous le soleil brûlant.
Tes jambes fuselées, ton ventre de cannelle
S’étirent alanguis sur le sable mouvant.
Ton esprit vagabonde et ton regard chancelle
Dans le bleu de la mer, du ciel et de l’étang.
Sur le lac irisé de vagues de dentelle
Les voiles de couleur des surfeurs en claquant
Volent dans tous les sens comme des hirondelles
Et tracent des sillons sur les flots miroitants.
Un vieux moulin à vent, au loin une chapelle
Découpent leur profil sur les monts, rassurant
Le pêcheur harassé, qui guide sa nacelle
Dans le bleu de la mer, du ciel et de l’étang.
Au coucher du soleil une aura irréelle
Faite d’or et de pourpre envahit le couchant,
Et la nuit s’illumine de millions d’étincelles
Dans le bleu de la mer, du ciel et de l’étang.
Henri – Leucate le 26 juillet 1997